Rénovation : du béton au bois, rajeunir de 40 ans un escalier

Depuis un an et demi, avec mon père nous rénovons de A à Z la maison de ma sœur. Bon, pas tout à fait car j’ai pris quelques mois de vacances au milieu, mais peu importe. Petit résumé des travaux :

  • peinture complète (classique…)
  • parquet flottant à l’étage
  • électricité : refaire les tableaux en ré-identifiant les circuits et tirer des fils de terre là où elle est absente
  • carrelage, plomberie, placo, isolation : casser puis reconstruire la salle de bains et les toilettes
  • cuisine : créer de nouveaux espaces en récupérant de la surface dans le garage et installer la nouvelle
  • système domotique pour réguler le chauffage des convecteurs électriques (entre autres)
  • et plein d’autres choses, notamment : moderniser un vieil escalier !

C’est cette dernière partie que je vais décrire ici car durant mes recherches préliminaires, j’ai trouvé peu de retours d’expérience sur Internet. Grâce à quelques astuces, tout s’est plutôt bien passé, j’ai donc trouvé opportun de les partager.

D’abord, l’état des lieux

On a affaire au magnifique escalier en béton recouvert de moquette des années 80.
C’est un escalier tournant et aucune marche n’a les mêmes dimensions, même celles qui ont pourtant l’air semblables.

Objectif attendu et choix des matériaux

Je vais recouvrir l’escalier de bois. Les marches garderont l’aspect naturel du bois, on va donc chercher une matière première esthétique. Les contremarches, quant-à elles, seront peintes en blanc.

Pour les marches

Je me tourne vers du bois massif lamellé-collé : le rapport esthétique/prix est bon, notamment pour le hêtre. En GSB, on le trouve au rayon menuiserie sous la dénomination de “tablettes” de différentes tailles, mais aussi au rayon cuisine, comme plan de travail.

Dans mon magasin, les tablettes étaient assez fines (16/18 mm) tandis que du plan de travail était disponible en 26 mm et 40 mm. Ce dernier est composé de lamelles plus larges et plus longues, ce qui améliore l’apparence, pour un surcoût modéré. C’est donc le plan de travail en 26 mm qui a été retenu.

Avec le recul, je pense que 26 mm était esthétiquement l’épaisseur idéale.

Pour les contremarches

Puisqu’elles seront peintes et qu’elles ne vont pas subir d’efforts mécaniques, je vais utiliser un panneau de MDF de 10 mm d’épaisseur, facile à travailler. Elles devraient toutes rentrer dans un panneau de 2m50 par 1m22 (coût : ~50€).

J’ai préféré le MDF au contreplaqué car ce dernier à tendance à “s’écailler” le long des traits de scie. On peut éviter cela en le prenant en sandwich entre deux planches martyres pour le couper, mais ce serait trop fastidieux. Le mélaminé a l’avantage d’être déjà blanc mais souffre du même problème et il resterait les chants à recouvrir.

Préparatifs

Principe de réalisation

Je vais découper le bois aux dimensions exactes de chaque marche et contremarche. Je vais ensuite les coller au béton, grâce à des cartouches de colle universelle, après avoir retiré la moquette.

Rien de très compliqué, donc. Il faut juste être minutieux pour que les découpes correspondent précisément à la réalité.

Après pas mal de réflexion, l’assemblage sera réalisé de cette façon. Le jeu en bas des contremarches permet :

  • de ne pas avoir à mesurer précisément leur hauteur,
  • de les réaliser rectangulaires même quand les marches dessus et dessous ne sont pas parallèles
  • de fournir une base rectiligne sur laquelle viendra s’appuyer la marche inférieure

La réalisation se fera en deux étapes :

  • d’abord, prendre les mesures et créer pour chaque marche un gabarit en carton. Cela permettra de s’assurer que les mesures ont été bien été prises et que l’ajustement est convenable.
  • une fois le gabarit validé, on pourra sereinement s’en servir pour reporter les découpes à réaliser sur le plan de travail.

Pour info, avant de les réaliser en carton, j’ai essayé de fabriquer les gabarits avec des chutes de lino. Malheureusement, il est trop souple et il se déforme. Il faut absolument une matière bien rigide.

C’est parti pour les gabarits !

Il va nous falloir des gros… très gros cartons ! Mine de rien, le plus grand côté de certaines marches fait jusqu’à 1m20 de longueur. Pas évident de trouver un carton aussi grand, surtout que je ne veux pas utiliser les rabats (la pliure risque d’apporter du jeu et donc une imprécision).

J’ai pensé aux emballages de télévision, mais aussi… de vélo. Le revendeur près de chez moi était plutôt content que je vienne le débarrasser (il doit normalement payer pour cela).

Pour mesurer les marches, mon meilleur ami a été le rapporteur d’angle numérique de chez Lidl. Petit prix mais résolution de 0,1°. C’est un outil indispensable.

J’ai donc mesuré les longueurs des côtés ainsi que les valeurs des angles. Comme les contremarches ne sont pas planes, j’ai plaqué contre ces dernières un morceau de bois rigide pour avoir l’alignement moyen sur toute la longueur.

On trace ensuite sur le carton le contour de la marche. Sur l’escalier final, on va laisser dépasser un nez de marche de 2 cm. Il faut donc prolonger la marche de 3 cm (2 cm de nez de marche + 10 mm d’épaisseur de contremarche) vers l’avant, en rouge sur le dessin :

Mieux vaut que le carton dépasse un peu plus que moins : on le redécoupera aux dimensions exactes plus tard car à ce stade la moquette est encore présente et fausse les mesures.
Je n’ai pas retiré la moquette tout de suite pour diverses raisons de confort.

On découpe le gabarit au cutter. Si on a bien travaillé, tout s’ajuste parfaitement. Après avoir retiré la moquette, je positionne la contremarche et re-coupe l’arrière du carton en l’utilisant comme cale de la bonne épaisseur.
De même, en présentant la contre-marche inférieure, on peut faire en sorte que le nez de marche dépasse bien de 20 mm sur toute la longueur :

J’ai parfois noté quelques ajustement à faire lors de la découpe finale (+2 mm par ci, -1 mm par là). Ne pas hésiter à refaire le gabarit si les erreurs sont trop importantes.

Je me suis posé la question de savoir s’il fallait laisser quelques mm de jeu de chaque côté, pour que la planche rentre sans problème (pour cela, mieux vaut 2 mm de moins que 0,5 de trop).
Cela implique ensuite de combler ensuite les fentes avec du mastic ou de la pâte à bois.
Pour éviter cela, je suis parti pour faire un ajustement avec presque aucun jeu. Mais au final, avec les erreurs de mesure et les murs qui ne sont pas toujours rectilignes (beaucoup sont un peu convexes ou concaves), il y aura quand même des fentes à combler.

Une fois toutes les marches obtenues, commence le puzzle géant : on va chercher la manière optimale de disposer les marches pour minimiser le nombre de plans de travail à acheter. Dans mon cas, j’ai pu caser les 14 marches dans 4 plans de travail de 200 x 65 cm (coût : 4* 79€).

Préparation des contremarches

La hauteur des contremarches n’est pas critique puisque le bas sera caché par l’épaisseur de la marche (26 mm). On va donc couper dans le panneau de MDF des bandes de 5 ou 10 mm de moins que la hauteur des marches. On les débitera ensuite en tronçons de la bonne longueur.

Pour que les découpes soient rectilignes, la scie circulaire guidée par un rail est indispensable. J’ai une Bosch PKS-66 avec 6 morceaux de rails de 35 cm chacun, donc jusqu’à 2m10 en tout. J’ai juste remplacé la lame d’origine à 12 dents par un modèle à 54 dents pour limiter le risque d’éclats.

Les choses sérieuses commencent

Et c’est parti… On découpe toutes les marches dans le plan de travail.

Avec une défonceuse et une fraise adaptée, on arrondit l’angle supérieur du nez de marche, pour l’esthétique (désolé il reste une bavure en bas de la marche de gauche) :

Atelier sous-couche (indispensable) puis peinture pour les contremarches en MDF, vitrificateur à parquet pour les marches :

Voilà, tout est prêt. C’est parti pour le collage !

Finalement, une fois que tout est préparé, le collage est assez rapide…

Galerie photos

Je suis plutôt fier du résultat…

Voilà une bonne chose de faite !

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