L’électricité en Amérique du Sud

Je suis actuellement en voyage en Amérique du Sud !

Durant mon circuit (LOL), je suis parfois tombé sur des choses en rapport avec l’électricité disons… inhabituelles pour un européen. J’ai décidé de montrer ici ce qui m’a fait sourire, à défaut de franchement m’inquiéter 🙂 . Comme d’habitude, un clic sur les images permet de les ouvrir en haute définition.

Le classique : la douche suicide

J’en avais entendu parler bien avant de venir ici, notamment à travers les vidéos Youtube d’Electroboom de Diodegonewild et Bigclivedotcom. Je savais aussi que 95% des Brésiliens l’utilisent au quotidien sans problème, donc ça ne doit pas être si dangereux que ça. N’empêche, la première fois que l’on se met dessous, surtout quand on sait comment cela fonctionne… Croyez-moi, on n’est pas très serein.

Pour ceux qui ne connaîtraient pas, il s’agit d’un pommeau de douche qui chauffe l’eau en temps réel, grâce à une résistance directement insérée dans le flux d’eau sans aucune isolation électrique. Il y en a en général deux, que l’on peut commuter grâce à un interrupteur, pour choisir deux températures.

Cette photo est extraite de la vidéo de Diodegonewild. Les suivantes sont de moi.

La pression de l’eau, quand on ouvre le robinet, actionne un contact qui ferme le circuit. La puissance de ces résistances est très élevée, de l’ordre de 3 à 6kW (et oui, il faut bien ça !). Sachant qu’ici le réseau est parfois en 110V… Cela fait un sacré courant.

Puisque l’eau est mise au potentiel du secteur dans la tête de douche (si on est chanceux, un fil de terre trempe dedans en aval pour l’abaisser), on doit notre salut qu’à la résistance de l’eau qui n’est pas si élevée que ça, et le courant de fuite étonnamment faible. Je vous laisse regarder les vidéos pour plus d’informations sur son fonctionnement.

En Colombie, à Salamina

C’était seulement quelques jours après mon arrivée, ça met tout de suite dans le bain (re-LOL). Ici, l’eau n’est pas mise à la terre après le passage dans la résistance, mais ce n’est que du 110V. Tranquille. Puissance 4kW.

Au Pérou

Dans mon hôtel à Cusco, la tension est de 240V et cela fait quand même un peu plus peur. Mais ici, un fil de terre était relié au pommeau, du coup ça compense…

Juste à côté, un disjoncteur de 32A est à pour la protection. A la limite, j’aurais préféré voir un différentiel… Je ne sais pas du tout si des protections différentielles sensibles sont habituellement installées ou non. Si je ne me trompe pas, aux États-Unis, les circuits classiques n’en possèdent pas, mais les salles de bain en ont de 5mA, ce qui est mieux que chez nous. Avec un peu de chance, c’est pareil ici ?

En Bolivie

Idem, en 220V mais sans terre. Puissance 5500W. Comme à chaque fois, toutes les lumières baissent d’intensité quand on se lave… Avec un peu d’entraînement, on peut savoir combien de locataires de l’hôtel sont simultanément en train de se laver rien qu’en regardant la luminosité de sa lampe de chevet.

Les lampes-bouteilles en plastique

Vues pour baliser le chemin qui mène à la réception de mon hôtel à Copacabana (Bolivie). On notera aussi l’utilisation de 2 fils distincts pour les alimenter (et non un câble) qui sont directement enterrés sans gaine. C’est un classique, on en reparlera…

Elles existent aussi en version “lampadaire” (vues sur la Isla del Sol, toujours en Bolivie) :

Ligne à haute tension unifilaire

Vue dans le canyon de Colca, au Pérou. Une ligne à haute tension alimente quelques villages reculés. Jusqu’ici, rien de d’inhabituel, sauf que j’ai été intrigué par la présence d’un seul conducteur suspendu aux pylônes et le câblage inhabituel du transformateur. Je n’avais jamais vu cela :

Pour plus de lisibilité, j’ai tracé en rouge les fils qui alimentent le primaire du transfo :

On a donc affaire à une ligne électrique avec retour par la terre. L’article Wikipédia (en anglais) est plutôt intéressant, on y apprend que ce n’est pas inhabituel dans certaines régions notamment de Nouvelle-Zélande et des États-Unis pour électrifier à faible coût des zones rurales reculées dont la demande énergétique est faible. La ligne peut faire jusqu’à 300 kVA au total et alimenter plusieurs dizaines de points de distribution, comme celui que j’ai pris en photo, qui font entre 5 et 25 kVA.

La résistance de terre est habituellement de 5-10 Ohms et le courant de retour d’une dizaine d’ampères (ce qui correspond bien à quelques centaines de kVA pour une tension de 20-30 kV).

Je ne pensais pas que la résistance de la terre était si faible et pouvait être utilisée comme second conducteur sur des dizaines de kilomètres.

Un poteau électrique quelconque

Toujours dans le canyon de Colca au Pérou. Un disjoncteur pendouille sans aucune protection contre la pluie (et pendant la saison des pluies, il y en a !).

L’électricité d’une église péruvienne

J’aurais dû prendre la photo avec un angle plus large, pour mieux voir le contexte. Sur la gauche, la zone du mur plus claire correspond à un côté de la porte d’entrée. Les fils sont donc à hauteur d’homme et pourraient difficilement être plus accessibles. Encore une fois, on remarque l’utilisation de fils et non de câbles.

Le matériel d’intérieur en extérieur

J’ai souvent vu du matériel exclusivement conçu pour l’intérieur se retrouver dehors, aux intempéries…

Les box Internet/point d’accès Wi-Fi

J’ai logé dans plusieurs hôtels qui sont composés d’un certain nombres de cabanes indépendantes. Des points d’accès Wi-Fi sont alors répartis un peu partout dans le jardin et sont très sommairement protégés de la pluie et pas du tout de l’humidité :

Au Pérou
En Bolivie

L’interrupteur vissé sur les arbres

Vu en Colombie et au Pérou. Les latinos aiment bien éclairer leur jardin et ne se cassent pas la tête !

Au Pérou. C’est le même modèle que celui que l’on trouve en intérieur…

En Colombie :

La douche suicide, 2è épisode

Une vidéo vaut mieux qu’on long discours…

L’inverseur de source sur la terrasse de l’hôtel

Là encore, sur le moment je n’ai pris qu’une vidéo.

J’ai cru au début qu’il s’agissait d’un sectionneur, mais il s’agit en réalité d’un inverseur de source (on voit des connexions en haut et en bas du levier). Je ne sais pas à quoi il peut servir, je n’ai pas vu de groupe électrogène dans les environs et la région n’est pas tellement sujette aux régulières coupures d’électricité.

Il est à hauteur d’homme, sur la terrasse, en plein passage du public. Aucune protection n’est présente.

Régime de neutre en Bolivie

Cela semble être du TN : neutre et conducteur de protection confondus (j’espère ne pas me tromper, mes cours d’électrotechnique sont un peu loin). Cela me paraît assez dangereux car en cas de rupture de cette liaison, les châssis des appareils se retrouvent au potentiel de la phase.

Avant compteur, le fournisseur d’énergie distribue de manière aérienne une phase (fil noir) et un neutre qui est en aluminium non gainé. J’imagine donc qu’il est relié à la terre côté transfo de distribution. Les maisons viennent se piquer directement sur la ligne, pas forcément au niveau d’un poteau.

On ne le voit pas sur cette photo, mais après compteur, les 2 fils sont isolés.

Le tableau électrique DANS la douche

Surréaliste ! Vu à La Paz, en Bolivie.

Divers

Quelques photos en vrac…

Quelque part dans un hôtel
Près des toilettes d’un resto. Vue la gaine, ces fils devaient vraiment servir à une époque.
La rallonge du câble de la TV dans un autre hôtel
Le portillon à charnières-semelles. Vu dans 2 villages différents, les astuces se transmettent
La rondelle du débrouillard qui avait soif

Raccordement des maisons au réseau

Repiquage sauvage au Pérou. Les fils ne sont bien gros et la douche suicide fait chuter significativement la tension…
Fils du compteur et de la maison raccordés au scotch en Bolivie

Réseau public électrique/télécom

Je me demande parfois comment ça peut marcher et comment les techniciens peuvent s’y retrouver…

En Colombie, à Salamina
Au Pérou, à Puno
Encore en Colombie, à Salamina
A La Paz, en Bolivie
Toujours à La Paz

Je n’en suis qu’à la moitié de mon voyage… Le reste arrivera bientôt !

Un commentaire

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *