Après avoir démonté mon moteur suite à quelques soucis mécaniques, j’ai voulu en savoir plus sur son fonctionnement. Le système Bosch est propriétaire, peu documenté et du coup, assez mystérieux. Pourtant, il est extrêmement répandu. J’ai donc supposé qu’il était particulièrement verrouillé, c’est pourquoi j’ai attendu si longtemps avant de m’y attarder.
Une autre chose qui m’a toujours parue énigmatique sont les puces de débridages. Toutes interfèrent sur le capteur de vitesse de la roue, en général un aimant fixé sur un rayon et un ILS sur le cadre. En faussant les impulsions envoyées, on peut faire croire que le vélo roule plus lentement qu’en réalité. Jusque là, rien de sorcier. Beaucoup de puces de premières générations se contentaient de renvoyer une impulsion sur 2. L’inconvénient était que le compteur indiquait des vitesses et distances également divisées par 2.
Les puces plus récentes, en revanche, permettent de conserver un affichage des vitesses et distances correctes sur le compteur d’origine. Comment réussissent-elles l’exploit de désactiver le bridage alors que le système connaît (puisqu’il l’affiche) la vraie vitesse du vélo ? Comment l’ajout d’une « puce » peut modifier le comportement d’un firmware particulièrement sophistiqué ?
Un jour, j’ai compris, et c’est tout bête. Pour m’amuser et valider mes hypothèses, j’ai décidé de créer ma propre puce de débridage et de démystifier un peu leur fonctionnement.
Remarque n°1 : débrider un VAE n’est pas un acte anodin et cet article n’a pas pour but de l’encourager mais de transmettre des connaissances techniques.
Remarque n°2 : un VAE débridé devient assimilable à un véhicule à moteur non homologué et par conséquent impossible à assurer. En cas d’accident corporel, les conséquences peuvent être désastreuses.
Remarque n°3 : Bosch lutte activement contre le débridage de ses vélos. On trouve même des rumeurs qui affirment qu’après trop de détections, le moteur pourrait se bricker définitivement. En pratique, il semble que les 3 premières fois, il suffise de pédaler un certain temps avec l’assistance réduite pour désactiver la punition, mais qu’au bout de la 4è, il faille utiliser Bosch Diagnostic Tool (source). Évidemment, cela engendre l’annulation de la garantie.
Pour finir : il existe actuellement 2 grandes générations de systèmes Bosch :
- La génération « historique » (de 2014 à 2022, peut-être même dès 2011 d’après certaines sources). Les équipement suivants en font partie :
- Batteries Powerpack 300, 400, 500 ; Powertube 400, 500, 625
- Ecrans Intuvia, Purion, Kiox et Nyon
- La nouvelle génération appelée « Smart System » ou « Le système intelligent » qui a vu le jour en 2022 :
- Batteries Powerpack 400, 500, 545, 800 ; Powertube 540, 625, 750, 800
- Ordinateur de bord Kiox 300 et Intuvia 100
Les dénominations commerciales des moteurs sont restées identiques (Active Line, Active Line Plus, Performance Line, Performance Line CX) même si les moteurs eux-même ont évolué au fil des années. Par conséquent, on peut trouver des moteurs très différents derrière les mêmes appellations.
Tout ce que je dirai dans la suite ne s’applique qu’à la première génération (non Smart System).
On peut aussi supposer que les techniques de détection se sont améliorées avec les mises à jour logicielles. Dans le doute, je ne les ai jamais réalisées. Pour info, ce qui suit a été testé dans les conditions suivantes :
- Intuvia : matériel V0.0.2.2, logiciel V5.9.2.0
- Moteur Performance Line Speed Gen2 (BDU390) : matériel V0.0.6.0, logiciel V1.8.6.0












