Casse du moteur de vélo Bosch gen 2, troisième édition

On dit jamais deux sans trois, mais maintenant, je doute que cela s’arrête un jour.

Guère plus d’un an après la deuxième panne de mon moteur Bosch, le voilà qui tombe à nouveau en rade à 18 800km (la dernière fois, c’était à 11 000). Cette fois, encore un symptôme différent. Après la soupe de pignons pour le premier, le blocage des manivelles pour le second, je viens d’obtenir une perte subite d’assistance.

Concrètement, la veille au soir, j’ai décelé un bruit très léger quoique inhabituel. Le lendemain après quelques kilomètres, le moteur s’est mis à tourner dans le vide, pleine balle, sans qu’aucun couple ne soit transmis au pédalier. C’est reparti pour un démontage… mais comme je le disais la fois précédente, au moins maintenant je sais faire !

Plusieurs personnes ont réagi à mon article précédent pour me demander si j’avais noté la référence constructeur des roulements. Ce n’est malheureusement pas le cas. C’était la première fois que je démontais ce moteur et j’ai préféré les acheter à un réparateur (certes au prix fort) plutôt que d’aller voir un fournisseur industriel et prendre le risque de monter un modèle inadapté, qui ne tienne pas sur le long terme.

Puisque je dois re-démonter le moteur, c’est l’occasion d’y remédier. Les infos sont synthétisées dans un article à part.

Dans la suite, je fais un retour d’expérience sur ce nouveau démontage.

Je ne vais pas revenir sur les détails de la procédure, c’est déjà fait. En gros :

  • Démontage des manivelles avec l’extracteur (avec une tige pour prendre appui sur la vis opposée) ;
  • Démontage du pignon de chaîne avec un outil spécial Bosch (fait maison pour ma part). Peut-être que c’est aussi possible avec une clé à ergot ;
  • Démontage du carter plastique qui tient avec 3 vis ;
  • Dépose du moteur (3 vis principales + 2 vis supplémentaires sur la tôle alu).

Une fois le moteur déposé, nettoyage du contour du flasque pour que de la poussière n’entre pas trop à l’intérieur et ouverture du moteur après avoir retiré les 6 vis. Chez moi, cela a été relativement facile cette fois, je n’ai pas eu besoin de l’extracteur de roulement comme la fois précédente.

La graisse blanche est redevenue marron, je n’aime pas trop ça (corrosion ?). Je la nettoierai et la remplacerai.

Puisqu’il n’y a pas de problème de liaison entre le pédalier et le pignon de chaîne (je peux pédaler normalement), mais que le moteur ne transmet pas de couple, je regarde du côté de la roue libre la plus proche du moteur, qui est montée à l’intérieur du pignon métallique gris :

Sa mise en cause ne fait guère de doute : l’axe qui passe à l’intérieur (celui du pignon plastique visible en haut de la photo) n’embraye plus dans aucune direction. De plus, le pignon métallique engendre un point dur sur la grosse couronne en plastique.

Pour libérer ce pignon, il faut d’abord retirer la couronne, à la presse comme je l’ai déjà fait la dernière fois. Ensuite, il vient librement avec son roulement :

Visuellement, il ne présente pas de défaut :

Par contre, quand on retire à la presse la roue libre qui est à l’intérieur et qu’on le regarde de l’autre côté, on voit qu’il est fêlé, mais pas sur toute la longueur :

Cette fêlure suffit à augmenter son diamètre intérieur, ce qui enserre moins la roue libre placée dedans, qui à son tour n’embraye plus. Je suis fasciné par la précision de cette mécanique.

A noter que ce pignon n’est pas vendu par Bosch comme pièce détachée. La seule chose qu’ils vendent, c’est le kit flasque droit complet :

Les seules pièces détachées qui existent sont d’occasion et récupérées sur des moteurs HS. Et encore, il y en a peu sur le marché car il n’est pas possible d’acheter un moteur neuf à Bosch sans leur renvoyer l’ancien. Donc les moteurs donneurs proviennent de vélo entiers qui partent à la déchetterie.

Je passe quelques coups de fils à des réparateurs pour leur demander s’ils ont ce pignon, mais sans surprise, ils préfèrent les garder pour leurs propres réparations. Seul evtt-moteur.com me le propose pour 92€ avec le transport. A ce prix, je préfère acheter le flasque complet (prix habituel autour de 140-160€, personnellement je l’ai trouvé en promo à 128€) et repartir sur une bonne base pour tout le reste.

Le kit arrive dans un joli carton Bosch :

Chose intéressante, une notice ! Je ne connaissais pas son existence, elle n’est pas montrée habituellement sur les photos des sites marchands. Je ne l’ai pas trouvée en version PDF sur Internet, alors je l’ai scannée (en anglais et français) et la dépose ici :

Les joints en feutre sont livrés en multiples exemplaires car censés être remplacés régulièrement (pas besoin de démonter le moteur pour ça) mais je ne les utiliserai pas car j’ai acheté la dernière fois un joint non officiel qui est censé être plus efficace. Pour rappel, ils se placent côté droit et réalisent l’étanchéité entre les deux arbres concentriques.

Dans le kit est fourni un nouveau pivot pour le pignon plastique du moteur. L’ancien ne me paraît pas spécialement en mauvais état, mais autant mettre le neuf.

Je ne me contente pas de remplacer le flasque et remplace la graisse marron qui me semble en mauvais état. Pour y accéder, il faut par contre démonter la carte électronique et le capteur de couple pour pouvoir sortir le groupe de pignons sur la pièce en alu moulée et l’axe du pédalier, mais ça, c’est déjà décrit dans l’article précédent.

L’axe du pédalier possède un joint torique à chaque extrémité. Il y en a un seul neuf livré dans le kit Bosch, puisqu’il n’est normalement pas nécessaire de démonter le côté gauche. Du coup, je remets un ancien joint. Je ne pense pas que ce soit très grave car il est en bon état. Il faut juste bien penser à le retirer avant de dégraisser l’axe du pédalier.

Remontage, et c’est reparti. Pour combien de temps ?

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