Présentation de Bosch Diagnostic Tool

Durant l’automne dernier particulièrement pluvieux, mon vélo s’est subitement éteint pendant que roulais. Cela arrive régulièrement lorsque les connexions de la batterie et/ou de l’ordinateur de bord sont oxydées. Mais on peut le rallumer dans la foulée et un coup de nettoyant pour les contacts résout le problème pour quelques mois.

Cette fois, impossible. La batterie elle-même possède une jauge indiquant la capacité restante, mais même cette dernière ne fonctionne plus. Pire, je vois à travers le plastique de la condensation à l’intérieur. Après quelques jours au sec, elle s’est remise à fonctionner. Enfin presque : la jauge s’allume mais indique une défaillance interne.

Je sais que les vélocistes possèdent un logiciel fourni par Bosch qui leur permet de réaliser des opérations de configuration et de lecture/effacement de codes d’erreur. C’est un peu l’équivalent de la “valise” pour les voitures. J’ai toujours été très curieux de savoir ce qu’il était réellement possible de faire avec, aussi, c’est l’occasion !

Aperçu des fonctions de Bosch Diagnostic Tool

Le logiciel a enfin été cracké en janvier 2021. Évidemment, c’est le jeu du chat et de la souris entre les développeurs de Bosch, son équipe juridique et les hackers. J’ai pu télécharger à un instant T une version fonctionnelle. Au moment où vous lirez ces lignes, le lien de téléchargement sera sûrement mort. Hop, c’est cadeau :

Le Readme est assez intéressant, je le copie donc ici :

----- Bosch Diagnostic Tool v7.5.3.0 patch -----

Objective:
Be able to read your Bosch eBike data, diagnostic and update without a physical USB dongle.
This patches create a virtual dongle after the app launch (about 5 s).

Bosch, your security scheme is PWNED. Shame on you trying to lock out your users. We fight back for our rights to configure and repair ourself the bike we own. 
We are fed up with companies like you always trying to make more money: something is not working? Buy a new one.
You know your batteries have weaknesses on the electronic boards, but you don't want us to repair them. 
This time is over. We want open hardware, software, we want manufacturers to embrace ecology state of mind. 
Recycle, reuse, repair. Be opened.

Disclaimer:
Warning, use at your own risk.
Remember Bosch Diagnostic Tool communicates with Bosch servers, it will track any usage of the software.

GDPR:
The diagnostic tool is also very intrusive, does not seem to be GDPR compliant. Bosch, shame on you again. 
Why do you dump your resellers computers content? Why scanning all the installed drivers, all the installed softwares?
This patch also removes that (system dump).

How to patch:
Make sure you have installed BoschDiagnosticTool v7.5.3.0 (find it at http://bosch-ebike-updates.com/data/DiagnosisSoftware/Update/Setup.exe)
1- Go to C:\Programmes (x86)\Bosch DiagnosticTool\bin
2- Replace jar files with the files provided here. 
If you want to save the original files, copy them into ANOTHER directory. Do not just rename original files in the original directory.
If the files are not writable, try to kill Bosch Lock Service or reboot in safe mode. After the patching, you need to restart your computer if you killed Bosck Lock Service.

Enjoy!
Just launch the app. You'll see the splash screen, then the window asking to plug the usb dongle. 
Wait 5s for the virtual dongle to become active. Once active, the dongle screen will disappear.

2021/09/05
Free My Bosch eBike

Il faut installer le logiciel normalement, puis remplacer quelques fichiers dans son répertoire d’installation pour ne plus avoir besoin du dongle d’authentification. De mon côté, j’ai pu remplacer ces fichiers seulement en démarrant le PC en mode sans échec car un service difficile à tuer les garde “en cours d’utilisation”.

Je vais présenter maintenant ce qu’il est possible (et impossible) de faire.

Accueil du logiciel – Partie “Configuration”

Au lancement du logiciel, on arrive sur la partie “Configuration”.

Deux boutons sont présents, celui avec le vélo dans le cercle vert permet de lire les informations, celui avec la flèche vers le bas permet d’écrire les informations modifiées.

Onglet “Configuration du vélo”

On voit tout de suite qu’on ne peut pas faire grand-chose. Les rapports de transmission et la circonférence de la roue sont figés, donc impossible de tricher sur la vitesse de bridage.

On peut juste paramétrer la “correction de la circonférence de la roue” qui n’est rien d’autre que la valeur saisie dans l’ordinateur et bord et sert uniquement à l’affichage de la vitesse. La langue et l’unité d’affichage sont également paramétrables directement depuis l’ordinateur de bord.

Le n° de serrure batterie semble être un champ texte librement disponible. Dans mon cas, il n’est pas rempli.

Point intéressant, on peut choisir la tension délivrée pour alimenter les feux. Historiquement, la plupart des feux sont en 6V mais certains plus puissants fonctionnent en 12V. C’est très bien que l’on puisse choisir ainsi.

Un deuxième champ permet de choisir si les feux sont allumés en permanence, s’ils peuvent être allumés et éteints via un bouton de l’ordinateur de bord ou si le vélo n’en possède pas. Dans mon cas, cette valeur est figée : comme ce vélo est homologué cyclomoteur, la législation impose depuis 2007 que les feux soient allumés en permanence.

Onglet “Configuration d’entretien”

Il permet au vélociste d’indiquer les dates et kilométrages de chaque entretien, mais pas les travaux qui ont été réalisés. C’est dommage. Dans mon cas, il est vide car j’ai toujours tout fait moi-même et je note cela ailleurs.

Partie “Diagnostic”

Elle est divisée en 3 onglets : ordinateur de bord, Drive Unit (motorisation) et Power Pack (batterie). Quatre boutons sont présents :

  • Le vélo dans le cercle vert permet de lire les informations,
  • La croix rouges permet d’effacer les codes d’erreur de l’onglet en cours
  • Les deux boutons suivants permettent de générer un rapport PDF contenant une synthèse de toutes les données de manière détaillée (version Revendeur) ou allégées et mieux mises en forme (version Client).

Dans la suite, vous verrez qu’il y a énormément de codes d’erreurs actifs. Avec le temps et les connecteurs qui s’encrassent, beaucoup de faux contacts apparaissent et perturbent les communications. Ajoutez à cela quelques essais “pour la science” pas forcément très recommandables et ma batterie qui a pris l’eau et voici le résultat. Tant mieux, ça donne des illustrations concrètes !

Le rapport Client a peu d’intérêt car beaucoup d’informations sont manquantes. Le rapport Revendeur ressemble à ceci :

Onglet “Ordinateur de bord”

On voit des codes d’erreur enregistrés, quelques numéros de série et de version logiciel ainsi que des données habituelles. On voit également l’état des boutons, ce qui permet de déceler un éventuel bouton coincé :

L’ordinateur de bord que je possède (Intuvia) intègre une batterie Li-Ion qui permet de l’allumer même lorsqu’il est retiré du vélo. Au début, je ne comprenais pas vraiment l’utilité. Finalement, cela s’explique et j’en parlerai dans un prochain article. Elle est rechargée automatiquement par le vélo lorsqu’il est allumé. Elle semble se vider assez vite même lorsque l’on s’en sert pas, quelques semaines sans utilisation pendant mon voyage en Amérique du Sud ou même pendant que je réparais mon moteur ont eu raison d’elle.

On notera, sur la capture d’écran ci-dessus, que Bosch demande de remplacer l’ordinateur de bord entier quand sa batterie est HS alors que n’importe quel bricoleur peut la changer en 11 minutes.

Onglet “Drive Unit”

Il donne des infos assez intéressantes. On voit notamment la distance parcourue sur chacun des niveaux d’assistance et la consommation d’énergie moyenne par km. C’est toutefois dommage que cette valeur soit unique et pas spécifiée pour chacun des niveaux.

Je ne sais pas vraiment ce que signifie la ligne Manipulation. Est-ce qu’elle passe à Oui lorsque le moteur détecte qu’il a été débridé ? Je vais essayer de savoir…

Onglet “PowerPack”

On arrive finalement aux informations de la batterie. Elles sont plutôt complètes : nombre de cycles, capacité totale fournie, températures minimales et maximales vues pendant la vie du produit. Par contre, il n’y a aucune info quand à l’usure de la batterie. Dommage, je suis sûr que le BMS connaît pourtant sa capacité effective.

Je ne sais pas à quoi sert le bouton supplémentaire avec la batterie barrée. L’info-bulle indique “Désactiver la batterie“. Dans le doute, je me garde bien de cliquer.

Pour info, ma batterie est miraculeusement revenue en vie après effacement des codes d’erreurs.

Partie “Service”

Rien d’intéressant ici. C’est par ce biais que les revendeurs peuvent ouvrir des tickets SAV avec Bosch. Le crack a certainement désactivé la communication avec leurs serveurs et cette partie est inopérante.

Je sais que Bosch Diagnostic Tool permet de mettre à jour le firmware de l’ordinateur de bord, de la batterie et du moteur. C’est d’ailleurs une opération recommandée à chaque révision. Je pense qu’on peut la faire via cet écran. Comme souvent, il est possible de faire des upgrades qui verrouillent toujours un peu plus le système mais pas des downgrades.

Partie “Cartes”

Certains ordinateurs de bord évolués ont une fonction de guidage GPS. Ce n’est pas mon cas, donc je ne me suis pas attardé sur cette partie. J’imagine que c’est pour choisir les zones géographiques à mettre en mémoire.

Partie “Paramètres”

Rien d’intéressant non plus. On configure le proxy, les unités du logiciel et les coordonnées du revendeur qui s’affichent sur les rapports…

Partie “Support”

Idem. Rien à voir ici.

Conclusion

La remontée des codes d’erreur est plutôt bien faite et ils sont nombreux et explicites. Par contre, ils ne sont pas horodatés et on ne connaît pas le nombre d’occurrences. C’est dommage. À ce sujet, dans l’ordinateur de bord (du moins dans l’Intuvia que je possède), je peux régler l’heure mais pas la date. Je suppose que la date est transmise par le PC lorsqu’il est connecté.

Les autres informations mise à disposition sont assez intéressantes.

Hormis cela (et le choix de la tension délivrée pour les phares), on ne peut pas faire grand chose. Notamment il est impossible de personnaliser les niveaux d’assistance, d’agir sur le bridage ou d’autres choses en rapport avec les performances du vélo.

Finalement, je suis un peu resté sur ma faim. Je m’attendais à ce que le logiciel permette plus de réglages, sans trop savoir lesquels.

Quoi qu’il en soit, ce logiciel suffit certainement aux besoins des vélocistes pour l’entretien normal. Je n’ai aucun doute sur le fait que Bosch possède des outils internes bien plus évolués permettant d’interagir bien plus en profondeur avec le système.

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